Jazz Magazine Jazzman, mai 2013, n°649
Lorraine Soliman
Un troisième album est souvent celui de l'entrée dans la maturité. Avec Plasticity, le quintette d'Alexandre Herer, Oxyd ne déroge pas à la règle. Les 54 minutes de musique enregistrée (en studio) montrent une formation solide et sûre de ses options. Le Fender Rhodes décapoté d'Alexandre Herer occupe une place centrale dans le groupe, et n'en abuse jamais. C'est lui qui insuffle, sans l'imposer, la tonalité brumeuse et veloutée qui constitue le caractère particulier du quintette. Si Julien Pontvianne et Olivier Laisney se laissent souvent emporter dans le tournoiement de masses sonores créées par Herer au Fender et aux effets électroniques, c'est semble-t-il pour mieux se fondre dans la peau d'Oxyd et ne faire qu'un. La section rythmique aussi se pose en soutien absolu de l'écriture expérimentale de Herer. Ainsi, la musique se déroule sans rupture ni à-coups, obstinément unie dans sa quête atmosphérique, et parfois glaçante à force d'être lisse. Les trois derniers morceaux de l'album, qui en comporte dix, Plasticity, Heat Capacity et Siderodrome, contredisent un tant soit peu ce qui vient d'être dit, renouvelant davantage les dynamiques et faisant appel à certain esprit rock qui fera le bonheur de ceux qui étaient adolescents dans les années 90. Une autre tendance d'Oxyd réside dans sa capacité à filer chaque idée ou thématique jusqu'à épuisement. Lorraine Soliman
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