Jazz Magazine Jazzman, nov.2010 n°619
Frédéric Goaty
Jazz Magazine Jazzman, déc. 2013, n°656
DC
Jazz Magazine Jazzman, nov. 2010, n°619
Frédéric Goaty
Il est un peu agaçant Laurent de Wilde à la fin. Après l'avoir (d)écrit comme personne, il raconte Monk comme pas sur Arte (nous vous l'avions annoncé dans notre n° 619, c'était l'autre soir, le 26 octobre, un bijou d'invention télévisuelle). Dans ces colonnes et depuis des lustres, il conduit des interviews au long cours et fait se raconter les grands pianistes comme s'ils étalent ses amis depuis toujours. Et c'est bien sûr un as du triangle vintage – piano-contrebasse-batterie –, qui depuis l'avènement de l'informatique musicale se pique de ne pas avoir un métro de retard sur son époque. Aussi ne rechigne-t-il pas à mettre les doigts dans les prises, il voit Midi à toutes les heures et signe un cyberpacte avec un drôle d'ambianceur futuriste, Otisto 23, qui savonne gaiement la planche de son immense savoir jazzistique. Vous allez vous dire: "Pfff, c'est Goaty qui écrit la chronique. De Wilde travaille pour Jazzmag, c'est copinage et compagnie tout ça…" Détrompez-vous. J'aime ce disque parce que j'aime les mêmes grands jazzmen que notre pigiste-musicien de luxe. J'aime le Hancock de Nobu ("Dedication", 1974), les Corea ou les Zawinul qui piègent comme personne leur claviers polychromes. Comme L2W, aussi, j'aime la musique électronique active, genre Aphex Twin ou Amon Tobin. (La musique chichement programmée finit par m'ennuyer.) De Wilde et Otisto 23, c'est le combat des chefs, l'impro libre en équilibre instable, le groove concassé, le swing spatialisé. Un peu de chair et de sens dans le froid monde digital. "Fly!" est un disque passionnant qui se redécouvre à chaque écoute, comme si son contenu avait changé tandis que le CD dormait dans son digipack ! C'est dire la richesse de ses méandres musicaux. Voilà du sound et de la surprise a foison. PS : les liner notes en disent long et clair sur la musique. Elles sont fort bien troussées et évidemment rédigées par… (II m'énerve, il m'énerve !) Frédéric Goaty
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Jazz Magazine Jazzman, déc. 2013, n°656
DC
Victor Frankenstein, pardon, Laurent De Wilde a tenté le temps de quelques albums la greffe entre jazz et électro. Si son érudition au sujet de géants tels que Monk ou Horace Silver est incontestable, sa principale influence serait plutôt celle d'Herbie Hancock, dans le jeu instrumental comme dans la soif de collision créative avec d'autres univers sonores, un groove irrésistible sous-tendant en outre chacune de ses interventions. Le pianiste ne s'est pas contenté de poser des soli bien sentis sur les productions de son comparse - il s'agit bien d'un duo. Tous les sons de l'album sont générés par le piano et traités en temps réel par Otisto#23. Omniprésent, De Wilde se montre néanmoins économe des notes qu'il égrène comme Thelonious... mais aussi comme Herbie depuis quelque temps! Une écoute au casque révèle les arômes inouïs d'une musique résolument futuriste. Le « techno-feel » L2W fait mouche. DC
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Laurent de Wilde | Otisto23Fly! avec : Laurent de Wilde, Dominique “Dume” Poutet (alias Otisto 23) DFragment Music - 2010 - ref : LW0T23147